L’imperfection (21 octobre 2021)

Il y a longtemps que j’ai écrit ici. J’ai pourtant habité cet espace et ce temps. Les journées se sont succédé. Je me suis habitué peu à peu à la solitude. J’ai repris l’écriture.

Le deuil, c’est très long. Ça ne finit plus on dirait. Puis un jour on se sent mieux. Cette immense tristesse ne disparaît pas, mais on dirait qu’elle se superpose à nos sentiments présents, même à la joie. Cela donne juste plus de densité et d’importance à chaque seconde qui passe.

C’est la seule chose que je sais vraiment faire. Le seul lieu où je suis vraiment bien. J’aime boire un verre et jouer de la guitare, j’aime aller me promener dans la forêt ou courir avec mon chien, mais lorsque j’écris, c’est différent. J’ai l’impression que les choses cessent de fuir devant moi. Ce n’est pas immobile ou une nature morte ou un truc de ce genre. C’est comme la pluie, ou une chanson de Billie Holiday. Je veux dire je suis vraiment bien.

Là j’écris d’un jet. Peut-être que c’est ce que je devrais faire. J’ai passé une grande partie de ma vie à réécrire, à chercher la forme parfaite. Peut-être vais-je partir à la recherche de la forme imparfaite.