la vérité

par Pierre Yergeau

Les livres sont faits de silence. Personne ne les lit et pourtant on les retrouve dans les aérogares. Ce sont des cachots où l’on se laisse enfermer. Lorsque je lis quelques phrases, je me sens comme un rat d’égout. Je trottine dans le noir et je n’ai pas d’ambition. Il fait si sombre! Le monde devient rudimentaire. Vous voyez un peu? Un sentiment de quiétude et de vide m’envahit.

Le père d’Usman est en librairie. Mon garçon Zoé m’a dit qu’il lirait le livre – cela me fait tout étrange. Évidemment, l’ironie, c’est que le temps n’est plus accessible. On a beau faire. C’est autre chose.

Cette idée de vérité c’est une idéalisation qui est tout à notre honneur. En fiction, il y a toujours le risque de trop en faire. J’ai essayé d’être juste : c’était comme ça en Angleterre au début des années 80.  Est-ce qu’on ne s’attend pas toujours à ce qu’il y ait un spectacle permanent? Alors là, c’est chouette, il n’y a plus rien. Au fond, deux phrases me suffisent.