21 juillet 2016

par Pierre Yergeau

J’ai fait le crabe dans la piscine une partie de l’après-midi. C’est bon. Je plissais des yeux innocents vers le ciel. Je donnais des coups de pieds dans l’eau pour changer de direction et suivre un avion. J’entendais à peine mon surmoi qui me disait de me remettre au boulot.

Les livres que je n’écris pas d’une traite, je les réécris plusieurs fois dans ma tête. Ça devient un détournement narratif. Ça devient n’importe quoi. Un opéra par exemple. Un opéra qui se déroule dans une salle d’urgence.

La disparition de la parole est une autre forme de déni. Comme si l’on avait atteint une certaine limite, au-delà de laquelle il ne nous reste plus qu’à faire des signes. Je sors de la piscine en chantant. Et si les mots ne servaient plus à rien? S’ils étaient tous là, inutiles?